La question du Neva
Le neva est accepté en tant que sibérien en France par le LOOF mais le neva n’est pas vraiment un sibérien, mais un mélange entre sibérien et chat colourpoint type siamois, balinais etc.
Je suis née dans ce monde de la passion féline. Ma mère, qui est journaliste, est tombée follement amoureuse des chats persans chinchillas lors de la couverture d’une expo féline réalisée par le journal où elle travaillait à l’époque. Elle a commencé son élevage en 1988. Nous avions aussi un couple de chats angoras et un couple de siamois. J’ai hérité de cet amour pour les félins et je suis devenue éleveur moi-même.
Je prends cette passion très au sérieux et l’avenir de cette merveilleuse race qui a tant à offrir, est entièrement dans les mains des éleveurs d’aujourd’hui. Pour cette raison, nous nous sommes penchés sur la question « neva masquerade » en profondeur.
Il y a deux types de neva: Celui issu du mariage spontanée et accidentel entre sibérien et un chat de maison colourpoint apporté dans la région, comme le chat “Nyusia” (vu que les sibériens étaient des chats de ferme, rue, maison, souvent vivant en liberté, ce genre de rencontre était possible). Les nevas accidentels représentent moins de 1% de la population neva) et les nevas qui ont été fabriqués par les éleveurs vers la fin des années 90 et en masse par la suite représentent 99%.
Pour mieux comprendre le neva, on ne devrait pas parler de sibérien mais tout simplement de l’histoire et origines des chats colourpoint et on comprend rapidement que le neva n’est pas un sibérien mais un mélange entre chats colourpoint et un sibérien. De nos jours, la discussion est close et on sait que la mutation du motif colourpoint est originaire d’Asie, l’ancien Siam, maintenant la Thaïlande. Ce gêne n’aurait pas dû se glisser dans le patrimoine génétique du chat naturel de Russie, le sibérien. Le neva est encore vu et accepté en tant que sibérien pour des raisons purement commerciales: le look colourpoint plaît et vend bien et un grand nombre d’éleveurs ne se soucient pas des questions plus complexes et s’arrêtent sur un plan purement esthétique et commercial.
Je vous laisse un document issu de la recherche dans le domaine de la génétique féline faite par le laboratoire Lyons feline genetics research, Missouri university qui montre l’origine de chaque type/race de chat notamment le siamois et le gène colourpoint. https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC3594446/
Le neva est comme dans toute autre race où le gène colorpoint a été introduit (peu importe de quelle façon le gène a été introduit dans la race): un mélange. Cela dit, je n’ai rien contre le neva et ceux qui ont choisi de travailler avec ce genre de chat. Ce qui me dérange, c’est le mélange entre chats vraiment traditionnels et neva: Certains éleveurs de neva ont recours aux lignées traditionnelles pour re-typer leur chats qui ne ressemblent plus du tout aux sibériens. Ce genre de mélange gâche le patrimoine génétique du chat naturel.
Je reprends maintenant un paragraphe issu d’un article très connu publié par Alex Kolesnikov, Docteur en génétique moléculaire.
Il y a des recherches qui n’ont pas encore été publiées et qui indiquent que le génome de chats Sibériens contient des séquences d’ADN rares qui ne sont pas identiques à celles des autres races. Par exemple , on pense que les sibériens provoquent moins de réactions allergiques comparés aux autres chats. Que ce soit effectivement le cas, cela doit encore être étudié et prouvé. Mais la propagation de gènes étrangers de Thaïlande et d’autres races de chats colourpoint dans la population de chats sibériens, peut éliminer rapidement la possibilité de savoir s’il y avait un mécanisme moléculaire réel.
Des études supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ces premiers résultats, mais si la reproduction libre de chats sibériens avec neva mascarades qui contiennent déjà une proportion importante de matériel génétique non native continue, l’unicité du génome des sibériens est à risque de ne jamais être décrypté.
À mon avis, les conséquences de l’introduction du neva mascarades dans la race des sibériens sont tout à fait évidentes. En Russie, malgré tous les débats et tentatives de reproduire des nevas et sibériens séparément n’a jamais changé et seule une petite fraction de chatteries pratique le contraire. J’espère que l’information présentée dans le présent document sera utile pour les éleveurs de sibériens actuels et futurs dans le monde entier. Si ce sujet vous intéresse, je vous invite à lire la page du projet Clean Genealogy: International Siberian breeders guide and club.